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[Test] Spider-Man 2 (PS5)

[Test] Spider-Man 2 (PS5)
Ce test est garanti sans spoil de l'histoire (excepté éventuellement les 5 premières minutes du jeu)
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Désormais plus gros succès de PlayStation avec son démarrage record de 2.5 millions de copies vendues dans les premières 24h, Spider-Man 2 était l’une, si ce n’est LA grosse sortie du mois d’octobre.
Petit dernier d’Insomniac Games, studio appartenant à Sony depuis 2019, est-ce que la 2ème aventure des Spideys mérite son succès ?

Les toiles montantes de New York

Le jeu reprend une dizaine de mois après la fin de Spider-Man: Miles Morales, lorsque Flint Marko, alias l’Homme-Sable, se met à attaquer la ville de New York. Dans cette introduction de haute voltige, on nous fait reprendre en main les contrôles des deux Spider-Man : balancements, renvois de projectiles, bases du combat. D’ailleurs, les deux araignées en collant ne sont pas identiques : Miles Morales a pour lui des pouvoirs bio-électriques en plus, lui permettant de faire des attaques foudroyantes. Peter Parker aura ses propres spécificités, mais il faudra attendre un peu plus tard dans le jeu pour en voir la couleur.

Image promotionnelle : les deux Spideys contre l'Homme-Sable.
Un début en grande pompe

Bon avouons le, mis à part le pouvoir d’invisibilité propre à Miles Morales, peu de choses seront vraiment différentes d’un personnage à l’autre, car même si les compétences sont différentes, elles sont très similaires dans leurs effets : une attaque de dash, une attaque en zone, une attaque qui envoie les ennemis proches dans les airs, etc… Peut-être qu’il aurait été plus intéressant d’avoir du gameplay plus spécifique à chaque personnage, avec des missions nécessitant les compétences de l’un ou de l’autre, mais cela aurait probablement ajouté de la complexité au gameplay, nécessitant de se réhabituer à chaque changement de héros.

Image promotionnelle : Spider Parker éliminant un ennemi grâce à l'Iron Spider
Les 4 pattes de l'Iron Spider ne sortent que très contextuellement, un peu dommage

D’ailleurs, parlons un peu du système de combat. Pour rappel, dans le premier opus, Spidey pouvait utiliser jusqu’à 8 gadgets différents durant un combat, grâce à une roue accessible via un bouton (héritage direct du menu de “select-prompt” de la saga Ratchet & Clank). Dans Spider-Man 2, Insomniac a modifié ce système : désormais, vous avez d’un côté quatre compétences, que vous pourrez modifier dans un menu dédié, et de l’autre les quatre gadgets uniques au jeu. Pour lancer une compétence, vous devez faire L1 + croix, rond, carré ou triangle sur la manette PlayStation, et pour les gadgets, c’est la même chose mais avec R1. Sur le principe, on devrait jongler entre les différentes compétences et gadgets selon la situation au combat, mais dans les faits, je me retrouvais souvent à utiliser l’un ou l’autre dès que son cooldown était terminé. D’ailleurs, les gadgets sont communs aux deux héros, mais chacun à ses propres compétences, même si, comme dit plus haut, elles font sensiblement la même chose.

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Les compétences sont soumises à un cooldown propre à chacune d’entre elle, mais la récupération des gadgets se fait lorsqu’un ennemi est battu ou lorsque le combo dépasse un certain palier.

Enfin, pour compléter ce panel de possibilités, Miles et Peter auront chacun une compétence “ultime”, que vous pourrez lancer en appuyant sur les deux joysticks simultanément. Le premier lancera une grosse attaque unique tandis que l’autre rentrera dans un mode où il fera plus de dégâts pendant un court laps de temps.

Se prendre un vent, mais avec classe

Au niveau des déplacements, assez peu de changements au global : on se balance toujours avec beaucoup de plaisir grâce à un seul bouton, on se projette depuis le haut des bâtiments, etc… Cependant dans ce Spider-Man 2, la carte est beaucoup plus grande : l’île de Manhattan se voit agrémentée d’une nouvelle zone allant du Queens jusqu’à Conny Island. Et pour pallier à cet agrandissement du terrain de jeu, Insomniac a ajouté à ses Spideys la delta-toile, l’équivalent d’un wingsuit, permettant d’emprunter des couloirs de vent qui sont des tunnels de transport d’un point A à B, grossièrement. On peut lâcher la manette durant cette phase et profiter du voyage.

Autre petite nouveauté, plus contextuelle : la possibilité de créer un filin entre deux murs pour vous créer vos propres chemins au dessus des ennemis (et potentiellement les capturer en toute discrétion de presque n’importe où).

Des quêtes annexes mais pas anecdotiques

On sent quand même qu’Insomniac Games ne s’est pas contenté de faire du “more of the same”, et a cherché à s’améliorer partout où il le pouvait. Le nombre de QTE où il faut marteler un bouton se comptent sur les doigts d’une main. Fini aussi les crimes inintéressants à empêcher un peu partout en ville (ils sont toujours présents, mais très secondaires), le studio de Burbank a travaillé ses quêtes annexes pour que chacune ait un intérêt scénaristique : une secte de pyromanes, les cristaux de l’Homme-Sable, mais aussi la culture musical d’Harlem, la vie de New York au travers de photos, etc… Certaines d’ailleurs teaseront la suite des aventures de nos Spideys, mais je n’en dirais pas plus afin de vous préserver la surprise, tandis que d’autres m’ont cueilli émotionnellement alors que je n’y étais pas du tout préparé.

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Terminer une partie des quêtes secondaires dans les quartiers débloquera le voyage rapide dans celui-ci. Et quel voyage rapide ! D’un simple appui prolongé sur un bouton, le jeu nous gratifie d’un effet bluffant où l’on passe de la carte au jeu sans interruption, le disque dur SSD de la PlayStation 5 aidant !

Comme dans le premier jeu, Mary-Jane a droit aussi à ses phases d’infiltration. Enfin, infiltration est un bien grand mot car étant désormais armée d’un taser de compétition de chez Silver Sable, vous allez plus avoir envie d’y aller en mode frontal qu’autre chose. Pensées comme des respirations au milieu du gameplay “spidesque” plutôt que comme un véritable défi, ces phases de jeu souffrent d’une facilité déconcertante, notamment à cause d’une IA particulièrement aux fraises, mais elles restent néanmoins plaisantes : on se sent badass à taser tout ce qui bouge (ou presque).

Un grand pouvoir, tout ça, tout ça

Visuellement, c’est beau. Les effets de lumières selon les heures de la journée donnent de superbes occasions d’utiliser le mode photo. Mais curieusement, je n’ai pas senti de grosses améliorations techniques par rapport au premier opus, pas d’effet wahou, là où Ratchet & Clank Rift Apart, le précédent jeu du studio, m’avait davantage impressionné. La faute aussi aux cinématiques de dialogues où les visages des personnages sont très rigides, avec des yeux peu réactifs et des bouches toutes raides.

MJ et le Dr Connors
Des visages qui manquent un peu de peaufinage par moment
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Ce second épisode continue d’utiliser le nouveau visage de Peter Parker apparu dans le remastered de Spider-Man sorti sur PS5 en 2020. Les développeurs avaient décidé de changer le modèle facial du héros qui était basé sur le visage de John Bubniak pour se baser sur celui de Ben Jordan, afin que cela s’accorde mieux avec le doubleur américain du personnage, Yuri Lowenthal.

Personnellement, j’ai fait le jeu en VF, et je tenais à souligner le travail de doublage des différents comédiens, avec une mention toute particulière à Donald Reignoux qui a très bien su s’adapter aux différents états que traverse Peter Parker durant le jeu.

Côté musique, elle m’a moins marqué que le premier épisode, John Paesano reprenant ça et là les thèmes qu’il avait créé dans les deux premiers jeux, et en y ajoutant du nouveau avec des thèmes pour Kraven et ses chasseurs, ainsi que pour le symbiote, que j’ai trouvé moins percutante.

Un dernier bon point enfin à distribuer sur les très (très !) nombreuses options d’accessibilité présentes en jeu, que ce soit pour simplifier le combat (options permettant d'éviter le spam de certaines actions, esquive automatique, etc...), les mouvements (balancements plus faciles, aide à la poursuite, etc...) et les énigmes.

Les différentes options d'accessibilité
La possibilité de réduire la vitesse de jeu est présente aussi (screenshot en anglais, mais tout le jeu est disponible en français bien sûr)

La Morales de cette histoire

Ce Spider-Man 2 était attendu, et à raison, Insomniac venant encore de livrer une masterclass tant sur le fond que sur la forme. La formule a été parfaite et corrigée, et même si la base était très bonne, on ne peut que féliciter le studio de PlayStation de ne pas nous avoir resservi exactement la même sauce. J’ai vraiment passé un excellent moment durant les 20-30 heures qu’il m’aura fallu pour récupérer tous les trophées et je suis un peu attristé de me dire qu’il va falloir attendre entre 3 à 5 ans avant d’en voir la suite. Heureusement, la volée de DLC qui sera peut-être annoncés (voire sortis) avant la fin de l’année permettra de prolonger un peu plus le plaisir.