AFK - 30/10/2023

Dans le focus de cette semaine, on parle d’un homme qui a beaucoup apporté à Nintendo : Gunpei Yokoi.
Bonne lecture !
(Oui, on ne perd pas de temps cette semaine !)
ACTUS

Annapurna Interactive a annoncé une cartouche de jeu pour la Switch regroupant près de 12 jeux de leur catalogue au prix de 200$. Pour cette somme loin d’être modique, vous aurez : Donut County, Gorogoa, Hindsight, I Am Dead, If Found…, Kentucky Route Zero: TV Edition, Neon White, Sayonara Wild Hearts, Solar Ash, The Artful Escape, The Pathless et What Remains of Edith Finch.
En plus de cette collection très qualitative de jeux plus ou moins récents, vous aurez droit à un artbook abordant chacun de ces jeux, et une sacoche exclusive pour votre Switch, le tout prévu pour la fin de l'année. (Source)


Décidément, Nintendo n’aime vraiment pas la scène compétitive indépendante de Super Smash Bros Ultimate. Dans un communiqué paru la semaine dernière, Big N a annoncé que les tournois pourront continuer d’exister sans devoir s’acquitter d’une licence à certaines conditions :
- Pas plus de 200 participants pour les évènements IRL (augmenté à 300 pour les tournois online);
- Le prix d’entrée ne peut pas dépasser 20€ pour les participants, et 15€ pour les spectateurs;
- Le cash-prize ne doit pas dépasser 5 000 € par événement, et un même organisateur ne peut pas dépasser 10 000 € de cash-prize par an;
- Les organisateurs n’ont pas le droit de recevoir de l’argent de sponsors.
Et je ne vous ai pas parlé des petites lignes à base d’interdiction de vente de nourriture et de boissons aux spectateurs, ou encore l’interdiction d’utiliser le nom d’un jeu Nintendo dans le nom de l’évènement.
Nintendo a toujours voulu que ses jeux soient vus comme jouables par tous, et la raison derrière ces limitations vient d’une volonté de ne pas montrer qu’un de leur jeu est élitiste et exigeant, ce qui peut transparaître lors des compétitions. Or, je pense que l’e-sport a justement l’effet complètement inverse : il pousse des personnes à tester ce jeu qui est mis en avant, qui a l’air intéressant à jouer et qui semble plus profond qu’un simple jeu vidéo compétitif.
Bref, il va falloir attendre encore un moment avant que Nintendo revoit sa copie sur le sujet. (Source | Source)

Le 25 octobre dernier se déroulait le Xbox Partner Preview, un évènement où Microsoft a dévoilé quelques nouveautés à venir sur ses consoles et son Game Pass (en exclusivité ou non) :
- Like A Dragon: Infinite Wealth en a montré un peu plus, surtout sur son île DonDoko, que vous pourrez aménager comme bon vous semble, tel un Animal Crossing;
- Un premier teaser a été dévoilé pour le remake de Metal Gear Solid 3: Snake Eater, développé en Unreal Engine 5;
- ARK, le jeu de survie multijoueur, a aussi droit à son remake sous Unreal Engine 5, et est disponible dès à présent;
- Alan Wake 2 est sorti vendredi dernier, et a bénéficié pour l’occasion d’un trailer de sortie, pour convaincre les derniers récalcitrants;
- Seul•e, sur une plateforme pétrolière délabrée, c’est la promesse de Still Wakes the Deep, le prochain jeu du studio britannique The Chinese Room, dans ce jeu à venir en 2024;
- Un autre studio britannique, Curve Games, a dévoilé un nouveau trailer de son prochain jeu Dungeons of Hinterberg à venir aussi en 2024;
- Spirit of the North 2 a pointé le bout de son museau dans ce trailer d’annonce.
(Source)

Des news dans la news ! La saga Metal Gear ayant fait parler d’elle la semaine dernière, je vous ai rassemblé les dernières actus à son sujet en une seule :
- Metal Gear Solid Master Collection Volume 1 (pfiou, toujours plus long) est sorti la semaine dernière, et avec elle une tripotée de bugs et d’absence de features, comme le remapping des touches par exemple. Les fans reprochent à Konami que MGS 2 et 3 ne soient que les portages des jeux ressortis sur la PlayStation 3 en 2012; (Source)
- Des moddeurs ont du coup déjà sorti des patchs pour supporter les écrans 4k, entre autres, bien que cela puisse causer des bugs en terme d’UI; (Source)
- Un… parfum Metal Gear Solid “Shadow Moses”, du nom du lieu où se passe le jeu, est sorti. Vous faites ce que vous voulez de cette information. (Source)

- Le studio derrière Little Big Planet ou encore Dreams, Media Molecule, annonce à son tour le licenciement de 20 personnes, soit près de 15% de son effectif.
- Mario Party 3 est arrivé sur le Switch Online le 27 octobre dernier.
- Le remake de Risk Of Rain, sous-titré “Returns” pour l’occasion, arrivera le 8 novembre prochain, l’occasion de vous pencher sur cet excellent jeu à la superbe OST abordée dans la partie bonus.
FOCUS
Des mains qui ne demandent qu’à créer
Ce qu’il faut savoir sur Gunpei Yokoi, c’est que dès son plus jeune âge, il veut créer. Né en septembre 1941 à Kyoto, il conçoit ses propres jouets en récupérant des chutes de bois dans une menuiserie. Il se fabrique ainsi des maquettes de train et des modèles réduits, et il en bricole tellement qu’il commence à manquer de place pour les entreposer. Qu’à cela ne tienne, notre jeune Gunpei conçoit un système de pliage pour ses créations, afin de pouvoir les stocker et les entreposer plus facilement.
En dehors des jouets, il s’essaye à différentes activités comme le judo ou la danse de salon, ainsi que de la plongée sous-marine où, là encore, il fabriquera son propre harpon. Une autre de ses passions est l’automobile : il crée un système d’autoradio avec un lecteur de cassettes avant même que la commercialisation de ce système existe !
Des débuts modestes à Nintendo
Nous sommes en 1965, Gunpei a 24 ans et sort de l’université, où il y a étudié l’électronique. Le problème, c’est que notre étudiant fraîchement diplômé n’était pas un gros travailleur à l’école, et son dossier lui ferme les portes de grandes entreprises, comme Hitachi, énorme société d’électronique.
Hiroshi Yamauchi, actuel président de Nintendo et arrière petit-fils du fondateur de la firme, crée dans son entreprise des cartes à jouer, que ce soit les occidentales, avec les cartes allant de l’as au roi, ou bien les hanafudas, des cartes typiquement japonaises aux motifs de fleurs. Or, l’entreprise a besoin d’un agent qualifié pour l’entretien des machines dédiées à la création des cartes, et c’est à cette occasion que le président de Nintendo décidera d’embaucher Gunpei Yokoi.
Sauf que les machines sont de bonne qualité, et nécessitent peu d’entretien. Gunpei commence alors à se pencher sur la création de gadgets sur ses heures de travail, pour pallier à son ennui. Il travaille sur ce qui deviendra l’Ultra Hand, une main télescopique, que l’on peut allonger ou rétrécir à souhait. Mais Yamauchi tombe dessus par hasard un jour et, au lieu de rouspéter contre son employé, il se dit qu’il y a un concept à pousser. Le patron demande ainsi à Gunpei Yokoi de retravailler son prototype et d’en faire un jeu, car après tout, Nintendo est un fabriquant de jeux.
L’Ultra Hand est commercialisé en 1967 pour une bouchée de pain (moins de 5€) et rencontre un franc succès auprès du jeune public. Suite à cela, Yamauchi décidera de créer une section “Recherche & Développement” avec Gunpei Yokoi à sa tête.

Des jouets aux jeux vidéo
À la suite de ce premier succès, d’autres s’enchaîneront :
- Le Love Tester, en 1969 : une sorte de machine déterminant la compatibilité amoureuse entre deux personnes;
- L’Ultra-Scope, en 1971 : un périscope portatif extensible;

- Le Lefty RX, en 1972 : une voiture télécommandée ayant la particularité de ne tourner qu’à gauche;
Cependant, suite à l’échec du Laser Clay System, un jouet de tir au pigeon sorti en 1973, l’équipe de Yokoi et lui-même commencent à se pencher sur le monde des bornes d’arcade, et donc, du jeu vidéo. Ils se mettent à travailler sur le Game & Watch, une console de jeu semblable à un jouet assez petite pour tenir dans une poche et pour pouvoir être utilisée en toute discrétion.

Et c’est là encore un franc succès, les Game & Watch se vendent extrêmement bien, et Gunpei Yokoi s'attèle à la confection de la plupart des modèles qui seront vendus au public, par ailleurs assez jeune malgré la cible initiale. Cette victoire permettra à Nintendo de sortir la tête hors de l’eau et de se pencher sur de nouveaux projets, comme la Famicom (qui deviendra la NES chez nous) qui sortira en 1983.
Il produira avec son équipe beaucoup de jeux pour la console, tel que Excite Bike, Ice Climber, Gyromite (avec le robot-jouet Rob), mais aussi Kid Icarus ou encore Metroid.

6 ans plus tard, en 1989, Nintendo connaît la consécration grâce à la sortie de la nouvelle création de Yokoi : la Game Boy, une console aussi puissante que la NES avec un écran 4 couleurs (je ne m’étendrai pas davantage sur cette console, elle aura un jour son propre focus 😁).
Désormais, Nintendo est une entreprise florissante, un peu trop au goût de Gunpei Yokoi, qui ne s’y retrouve pas. On lui demande de réfléchir à des projets qui doivent désormais brasser plusieurs millions en terme de revenus. Or, la course à la technologie des années 90 ne lui plaît pas. Ce qu’il veut, lui, c’est réfléchir à des façons différentes de jouer.
Il travaillera sur ce qui sera l’un de ses plus gros échecs, le Virtual Boy, sorte de casque de réalité virtuelle avant l’heure, mais aussi sur la Game Boy Pocket, son dernier succès, avant de partir de Nintendo en 1996 pour fonder Koto Laboratory et de développer avec Bandai une nouvelle console, la WonderSwan.
Gunpei Yokoi nous quittera soudainement le 4 octobre 1997, dans un accident de voiture, à 56 ans.
BONUS

Il y a 31 ans, en 1992, sortait au Japon Super Mario Land 2: 6 Golden Coins sur Game Boy. Le jeu se veut la suite de Super Mario Land, sorti 3 ans auparavant. On y contrôle Mario tentant de récupérer son château volé par Wario, qui fera d’ailleurs sa toute première apparition avec ce jeu.

Dans une bande dessinée apparue dans l’édition de Janvier 1993 du magazine Nintendo Power, on y apprend que Mario et Wario sont amis d’enfance, et que Wario cherche à se venger de Mario, car il pense que ce dernier cherchait à le persécuter et à se moquer de lui à l’époque. Vous pouvez la lire ici, en anglais.
🔹 Si on attend quelques minutes sur l’écran de game over, on peut entendre la chanson de Totaka, une petite mélodie que le compositeur Kazumi Totaka a caché dans la plupart des jeux auxquels il a participé. Vous pouvez l’entendre ici.
🔹 Il est fait référence dans l’un des niveaux aux blocs N&B, des briques semblables aux Legos que Nintendo a fabriqué dans les années 60.





Développé par Hopoo Games, Risk of Rain est un jeu d’action de 2013 (déjà !) de type rogue-lite plateformer où vous devez survivre à des vagues d’ennemis en utilisant plusieurs armes. Fort de plus d’une dizaine de personnages jouables, et d’un sacré paquet de bonus différents variant ainsi chaque partie, Risk of Rain est désormais un classique qui a eu droit une suite en TPS 3D en 2020, et un remake à venir le mois prochain.
Mais bien que je vous invite à y jouer, j’aimerais surtout que vous jetiez une oreille à son OST, composée par Chris Christodoulou (si ça c’est pas un nom tout doux). Pourtant, le monsieur n’a pas énormément de BO de jeux à son actif, mis à part les OST des deux Risk of Rain, ce qui ne l’a pas empêché de sortir cette bande-son très particulière.

Et voilà, votre concentré de jeu vidéo de la semaine est déjà terminé !
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Merci à Tita pour la relecture et les (encore trop) nombreuses corrections !