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AFK - 18/09/2023

AFK - 18/09/2023
Photo by Isaac Smith / Unsplash
Après une semaine un peu plus calme en news, on repart sur les chapeaux de roues avec une semaine riche en actualités !

Pour le focus de cette semaine, j’ai voulu faire l’emphase sur le baromètre du STJV qui est sorti la semaine dernière, et qui est très intéressant grâce à ses chiffres sur l’industrie du jeu vidéo en France.

Les news et le focus étant d’ailleurs assez conséquents, j’ai décidé de faire l’impasse sur la rubrique rétro ce mois-ci afin que la newsletter reste digeste 🙂.

Allez, on se lance sans tarder !

ACTUS

Malgré la très longue longévité des Sims 4 (presque 10 ans d’existence, rendez-vous compte !), Electronic Arts et Maxis sont en train de plancher sur la prochaine itération de la licence. D’après une offre d’emploi pour le “Project Rene” qui recherche un directeur ou directrice pour la monétisation et le marketplace, mais aussi grâce au dernier épisode de “Behind the Sims”, nous apprenons que ce nouveau jeu coexistera avec les Sims 4, qu’il sera téléchargeable gratuitement dès le jour de sa sortie, et que sa monétisation ne se basera ni sur un abonnement ni sur des mécaniques d’énergie, modèle propre aux free-to-play mobiles. Un peu à l’instar des Sims 4, ils prévoient plutôt de vendre des packs de jeu afin d’augmenter l’expérience de jeu au fur et à mesure de son existence. (Source | Source)


Je vous parlais il y a deux semaines de Jupiter Corporation, à qui on doit la saga des Picross S sur Switch. Et bien sachez que, suite à la fermeture de l’eShop de la 3DS en mars dernier, le studio a décidé de sortir la saga qui était sur la console portable de Nintendo, Picross e, sur Switch. Le premier jeu sortira sous le nom de Picross S+, au prix de 5€ environ, et les 8 autres sortiront sous forme de DLC de celui-ci au même prix. Ça sera l’occasion unique de faire Picross e9, qui n’était sorti qu’au Japon. (Source)


L’annonce a fait l’effet d’un coup de tonnerre dans le monde de l’industrie du jeu vidéo, surtout du côté indépendant. Unity, l’un des moteurs de jeu les plus utilisés, a annoncé que les studios devraient à partir du 1er janvier 2024 payer des frais pour chaque installation du jeu, en plus de ce qu’ils payent déjà pour pouvoir utiliser le moteur. C’est à dire que si par exemple, vous achetez votre jeu créé sous Unity sur Steam, et que vous décidez de l’installer sur vos 3 PCs chez vous (vous êtes riches 😁), le développeur devra payer 3 fois ces frais. Voilà déjà quelques années que Unity opérait des moves pas très cools (features jamais terminées, licenciement des techniciens au profit du marketing, etc…), et celui-ci s’ajoute à cette triste liste.

Pour couronner le tout, conscient que leur décision n’allait clairement pas faire des heureux, des dirigeants d’Unity, tel que le grand patron, John Riccitiello, ont décidé de vendre des actions de leur société peu de temps avant l’annonce. Pas glop décidément.

Enfin, un peu moins d’une semaine après son annonce, Unity a posté un message sur X annonçant qu’ils avaient pris en compte la levée de bouclier de la part de la communauté utilisatrice de leur logiciel, et qu’ils allaient revenir dans les prochains jours avec du nouveau sur le sujet. Wait and see… (Source | Source | Source | Source)


Non mais, Nintendo, vous allez me sortir un Direct toutes les deux semaines ou quoi ? Et puis pas un petit cette fois, voyez donc :

  • Un nouveau DLC Splatoon pour le printemps prochain;
  • Un nouveau jeu Mario VS Donkey Kong (je vous ai d’ailleurs montré lors du dernier live le tout premier jeu de cette licence);
  • Une date de sortie pour Prince of Persia: The Lost Crown au 18 janvier 2024;
  • Super Mario RPG (le remake) sortira le 17 novembre 2023;
  • Le duo de jeu Another Code (sortis sur DS et Wii initialement) ressort sur Switch le 19 janvier 2024;
  • Princess Peach: Showtime devrait enfiler ses plus beaux costumes le 22 mars 2024;
  • Un nouvel épisode de la série SaGa en 2024;
  • Un remaster (mais pas trop) de la trilogie originale Tomb Raider en février 2024;
  • Le retour du célèbre détective Pikachu le 6 octobre 2023;
  • Le phénomène Trombone Champ est disponible maintenant sur Switch (et ça a l’air infernal à jouer) ;
  • Luigi’s Mansion 2 HD annoncé pour l’été prochain;
  • Après Tetris 99 et Super Mario Bros. 99, voilà F-Zero 99, disponible dès à présent. Quoi ? Vous vous attendiez à un nouveau jeu F-Zero 😁 ?
  • Eiyuden Chronicle arrivera le 23 avril 2024;
  • Et vraiment parce que cette liste devient beaucoup trop longue, en vrac : une nouvelle carte Among Us, le dernier DLC Mario Kart pour cet hiver, la sortie sur Switch de Dave The Diver, un DLC pour Eastward, et la ressortie de Paper Mario et la Porte Millénaire

Pour voir l’intégralité de ce Nintendo Direct, cliquez ici ! (Source)


Et Sony qui s’y met aussi avec son State of Play ! De façon non exhaustive, Sony nous dévoile :

  • Le prochain jeu sadique de Bennett Foddy, Baby Steps, arrivera l’été prochain;
  • Plusieurs jeux pour son VR2, comme Ghostbuster et Resident Evil 4;
  • Une date de sortie pour Avatar: Frontiers of Pandora, le 7 décembre prochain;
  • Le ninja robotique surarmé de Ghostrunners 2 tranchera dès le 26 octobre 2023;
  • Un DLC pour Tales of Arise pour début novembre;
  • Et enfin une date de sortie pour Final Fantasy VII Rebirth : le 29 février 2024;

Vous pouvez retrouver l’intégralité du State of Play ici (Source)


Et d’ailleurs, parlons-en de Final Fantasy VII Rebirth. En plus d’une date de sortie, Square Enix n’a pas été avare en informations sur le jeu. D’après le réalisateur Naoki Hamaguchi, il ne sera pas possible de charger les caractéristiques de ses personnages de la version Remake, pour des raisons d’équilibrage du jeu, ce qui est compréhensible mais tout de même un peu triste. Ceci étant dit, les joueurs et joueuses possédant une sauvegarde de Remake auront droit à quelques bonus. Hamaguchi nous apprends aussi qu’il faudra près d’une centaine d’heures pour faire le tour du contenu des deux disques que composeront le jeu. Bien sûr, dans ces 100 heures, il faut compter tout ce qui est annexe comme l’exploration secondaire et le Gold Saucer par exemple. Enfin, le jeu est prévu pour se terminer là où se terminait le premier CD, à la Cité Oublié.

Le jeu sortira le 29 février 2024 sur PS5 pour une exclusivité de 3 mois seulement. (Source)


FOCUS

💯
Le 12 septembre 2023 est sorti le baromètre 2022 du STJV, une étude statistique sur l’industrie du jeu vidéo en France.
Le “Syndicat des Travailleurs & Travailleuses du Jeu Vidéo”, ou STJV, est, comme sous le nom l’indique, un syndicat regroupant les travailleurs et travailleuses du jeu vidéo, quel que soit leur niveau de hiérarchie. Bien sûr, étant donné que les propriétaires d’entreprises sont déjà représentés par d’autres institutions (le SNJV, le Syndicat National du Jeu Vidéo, qui regroupe plutôt des chefs d’entreprises, entre autres), le STJV permet aux autres travailleurs et travailleuses du jeu vidéo en France d’être entendu et soutenu par des confrères et consœurs, afin d’améliorer leurs conditions de travail, défendre leurs droits, etc…

Basé sur un échantillon de 932 personnes, via un questionnaire auto-administré sur Internet, et qui n’est pas forcément complètement représentatif, ce baromètre donne néanmoins des chiffres et des informations très intéressantes sur la santé du milieu.

Note : Étant donné que c’est la première année que le STJV sort son baromètre, il n’est pas possible de le comparer aux précédentes années.

Une industrie encore très masculine

On apprend que 72% des répondant•es sont des hommes, ce qui les rend encore très majoritaires dans l’industrie, et qu’il n’y a que 23% de femmes, et 5% de personnes non-binaires. On peut noter peu d’évolution entre les chiffres du baromètre 2021 du SNJV qui établissait le pourcentage de femmes à 22%.

On sent aussi que l’industrie est encore jeune, car près de 60% des répondant•es ont moins de 30 ans, et plus de 90% ont moins de 40 ans ! Etant donné que l’industrie du jeu vidéo en France a presque 30 à 40 ans d’existence, on peut se demander où sont passés les employé•es plus âgé•es…

Travailler dans le jeu vidéo, ça coûte cher

Il est très couteux de rentrer dans “l’industrie du rêve”. Même si le ratio entre formation publique et formation privée est de l’ordre de 50/50, le coût des études en moyenne est de 25 000€ pour les étudiant•es passé•es par une école privée. D’ailleurs, plus de 61% des personnes ayant répondu ont minimum Bac+5 au moment de leur premier emploi dans l’industrie. Travailler dans le jeu vidéo reste donc un privilège social, car cela signifie pouvoir se permettre de contracter et rembourser un prêt, et/ou avoir la famille qui suit financièrement derrière. D’ailleurs, les 35% en moyenne qui contractent un prêt mettent en majorité minimum 4 ans à le rembourser.

Une fois les études terminées, il faut encore trouver le premier emploi. Et même si presque la moitié des étudiant•es en trouve un dès la sortie de leurs études, 17.3% d’entre eux mettent plus d’un an à trouver du travail dans l’industrie.

Un domaine qui vend du rêve, mais qui épuise

Avant d’aborder le sujet du crunch, regardons les chiffres de l’expérience professionnelle. Je demandais un peu plus haut où étaient passés les travailleur•euses plus âgé•es, et le baromètre nous apporte un élément de réponse. Si quasiment 50% des répondant•es ont entre 1 et 5 ans d’expérience dans l’industrie, ce chiffre passe à seulement 15% pour celles et ceux qui ont au moins 10 ans d’expérience.

Pour essayer de comprendre un peu ces départs du secteur, concentrons nous donc sur le temps de travail. Sans parler encore de crunch, entre 15 et 25% des employé•es ont effectué en moyenne 2 heures supplémentaires par semaine, toutes tailles d’entreprises confondues.

Le crunch est le terme donnée à une période de travail très intense, en général dû à une date de rendu approchante, et où l’équipe travaille bien plus que d’ordinaire, que ce soit en semaine, mais aussi le week-end. Elle peut durer de quelques jours à quelques mois selon le projet et l’entreprise. C’est une période très dure tant physiquement que mentalement.

Concernant le crunch, donc, c’est presque un quart des salarié•es qui le subissent au moins une fois par an, avec en moyenne plus de 2h par jour d’heures supplémentaires durant ces périodes. Et malheureusement, quand on regarde les compensations de ces crunchs, plus de la moitié ne sont pas payés.

23% ont droit à une petite tape dans le dos…

Le jeu vidéo, des emplois plus qu’une carrière

En écho au fait que peu de gens restent après 10 ans de métier, le STJV nous apprend que quelque soit l’expérience dans l’industrie, plus de 20% des employé•es changent d’emploi chaque année, et plus d’un travailleur•euse sur 3 a déjà travaillé dans plus de 3 studios différents.


Pour conclure, j’ai bien conscience que tous ces chiffres dépeignent un tableau assez noir de cette industrie, mais n’oubliez pas que j’ai volontairement voulu mettre en lumière les chiffres qui font tâche, car ce sont des choses qui peuvent et doivent changer. Il faut aussi se dire qu’il y a des personnes qui sont très heureuses à leur poste et pour qui tout se passe bien. Tout n’est pas blanc, tout n’est pas noir, mais il y a des efforts à faire.

💡
Pour voir le baromètre au complet, il est disponible sur le site du STJV ici : https://www.stjv.fr/2023/09/barometre-2022-les-travailleurses-du-jeu-video-en-chiffres/

EN VRAC

Le jeu gratuit

Créé par l’incroyable team Bugulon, Tailspin! est un jeu de plateforme dans lequel vous contrôlez un canari armé d’une foreuse à la recherche de trésors à travers plus de 20 niveaux. Je dis l’incroyable team, parce que ce jeu a été fait initialement en seulement 72h dans le cadre du Ludum Dare 48, une game jam ou concours de création de jeu, et qu’ils n’en sont pas à leur coup d’essai : c’est près d’une vingtaine de jeux presque tous aussi complets les uns que les autres que vous pouvez retrouver sur leur page itch.

Le jeu est jouable ici sur Windows.


L'OST

Dicey Dungeons est un excellent rogue-like indépendant créé par Terry Cavanagh et sorti en 2019, où tout tourne autour des dés. Vos personnages sont des dés, vos actions doivent utiliser des dés, la musique même a été faite entièrement avec des dés ! Non j’exagère.

Celle-ci a été composé par la talentueuse Chipzel, une musicienne irlandaise qui fait essentiellement de la chiptune, c’est à dire de la musique à base de sons synthétisés par de vieilles consoles de jeux ou des ordinateurs datés. Elle livre avec Dicey Dungeons une OST plus douce qu’à l’accoutumée, mais tout aussi incroyable.

Mon morceau préféré : Swing me another 6.

Et voilà, votre concentré de jeu vidéo de la semaine est déjà terminé !

N’hésitez pas à laisser un commentaire, que ce soit par Twitter/X, ou le Discord, si vous souhaitez rebondir sur un élément, corriger une coquille, ou tout simplement me dire ce que vous en avez pensé.

Et bien sûr, je compte sur vous pour le partager un maximum sur les réseaux afin qu’un maximum de gens puissent bénéficier de ce travail de grande qualité 😏!

En attendant la prochaine édition, vous pouvez me suivre sur Twitter/X et sur Twitch !

Merci à Tita pour la relecture et les (encore trop) nombreuses corrections !

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